Athénée Royal d’Ans: plein cap vers le développement durable!

Publié le: 15.Dec.2015

Roger Radoux, enseignant en électricité à l’Athénée Royal d’Ans

Suite au Sommet sur le développement durable à New York fin septembre et à l’Accord de Paris adopté lors de la COP21 à Paris, le monde entier se mobilise pour relever le défi du changement climatique et atteindre les objectifs du développement durable.

EducaPoles a visité les Espaces Générations Climat lors de la COP21 la semaine passée et a pu voir la mobilisation importante des jeunes pour le climat notamment à travers le projet Act Now for Tomorrow de l’Unicef, un projet de mapping digital du climat par les jeunes et pour les jeunes à découvrir rapidement !

Que peut-on faire à l’école pour le développement durable ?

Un an après son expérience en Antarctique, EducaPoles publie une interview de Roger Radoux, enseignant à l'Athénée Royal d'Ans (ARA) et lauréat du concours Polar Quest 2 qui avait accompagné les équipes technique et scientifique à la station Princess Elisabeth en Antarctique lors de la saison de recherche 2014/2015. Entouré des équipements de la salle informatique à l’école, il nous parle du travail réalisé à l'Athénée et de ses projets.

Quel a été pour vous l’impact du projet Polar Quest 2 et votre expérience en Antarctique? Comment avez-vous partagé votre expérience à votre retour?

J'allais vers l'inconnu en partant en Antarctique... Aujourd'hui, j’en parle régulièrement autour de moi au cours de conversations quand des anecdotes me reviennent! J'y fais souvent référence. Suite à mon retour, j’ai répondu à plusieurs demandes de professeurs de venir partager mon expérience avec leur classe et j’ai participé à la journée santé-environnement de l’Athénée en organisant un exposé qui reposait sur les vidéos que j’avais ramenées d’Antarctique. A la fin de l’année scolaire passée, la Commune d'Awans m’a mis à l'honneur en tant que citoyen de la commune pour mon implication dans le projet Polar Quest 2 lors de la remise des prix du CEB (Certificat d'Études de Base) pour les écoles primaires et m'a demandé de présenter le projet et d'expliquer mon implication à l'assemblée présente. Plusieurs enseignants m’ont demandé si je pourrais venir faire des animations dans leurs classes cette année, ce que j'ai prévu de faire.

Quelles sont les questions qui reviennent le plus souvent?

Il y a souvent des questions concernant les animaux polaires et mon vécu en Antarctique avec beaucoup de questions pratiques : Que mangiez-vous ? Quel effet cela fait de dormir sous tente là-bas ?

Les autres enseignants de l’Athénée se sont-ils intéressés au projet?

Grâce au blog et au groupe que j’avais créé sur Facebook, toute l’école a pu suivre mon expérience quand j’étais en Antarctique. Les enseignants ont découvert de nouveaux sujets à aborder en classe comme l’histoire de l’Antarctique par exemple.

Madame Geuquet, professeur de français, a suivi de près le projet avec ses élèves. Avant mon départ, ses élèves m'ont interviewé et ils ont participé à une vidéo-conférence par Skype quand j'étais à la Station Princess Elisabeth. Elle envisage à nouveau d'organiser une interview avec ses élèves cette année.

Combien d'élèves il y a-t-il à l'Athénée Royale d'Ans ?

Aujourd'hui il y a 1200 élèves à l'Athénée.

Quand vous étiez à la station Princess Elisabeth, qu'est-ce qui vous a marqué en tant que professeur d'électricité ?

J'ai travaillé avec les équipes à l'entretien et à la réparation de différents équipements et moteurs. Travailler dans un climat extrême comporte de nombreuses particularités et soulève souvent des questions intéressantes et parfois surprenantes. A un moment par exemple, nous nous sommes demandé s'il fallait mettre une batterie dans une caisse pour la protéger du froid. A priori cela semblait logique mais si l'on met la batterie dans une caisse, on l'isole aussi du rayonnement solaire. En plus, si de la neige entre dans la caisse, qu'elle fond puis qu'elle gèle, il faut ouvrir la caisse ou la casser. La batterie n'est donc pas mieux protégée du froid si elle est dans une caisse.

A votre retour, avec les élèves, avez-vous pu mettre en œuvre les projets que vous aviez présentés lors du concours comme l'extinction automatique des ordinateurs à l'aide des cartes d’étudiants, le projet d'automatisation de l'éclairage en fonction de la lumière naturelle ou l’éolienne construite à partir de matériel de récupération?

Nous avons développé les projets de manière plus précise mais nous n’avons malheureusement pas pu les mettre en œuvre par manque de moyens. L’étude plus approfondie du système d'extinction automatique des ordinateurs a montré qu’il serait trop coûteux d’installer le système sur tous les ordinateurs de manière à ce que chaque élève puisse allumer et éteindre l’ordinateur avec sa carte d’étudiant. Mais, il pourrait être possible d’installer un système qui permettrait d’allumer et d’éteindre tous les ordinateurs d’une classe avec une carte, par exemple la carte du professeur. Pour l’éolienne, il nous manque encore l’alternateur pour la faire fonctionner et produire de l’électricité.

Quel a été l’impact du projet pour les élèves?

Au cours du projet les élèves se sont réalisés. Ils se sont beaucoup impliqués dans le projet. Grâce au projet de classe, certains élèves se sont aussi extériorisés et sont devenus beaucoup plus participatifs. Ils étaient déçus de voir que les projets n’aient pas pu être réalisés jusqu'à leur mise en œuvre telle qu'ils l'avaient envisagée mais le bilan global du projet est bénéfique pour les élèves. C’est également une expérience qu’ils pourront mettre en avant dans le cadre de leur avenir professionnel.

Les élèves qui ont participé au concours étaient en 6ème secondaire l’année passée. Quels sont leurs projets cette année?

Certains élèves poursuivent leurs études à l’Athénée par une 7ème année technique, d’autres commencent un graduat ou commencent à travailler.

Pensez-vous qu’il serait possible de poursuivre le travail cette année pour réaliser les projets qui avaient été présentés lors du concours? Il serait intéressant de pouvoir mesurer l'impact de ces projets en termes d'économie d'énergie pour l'école.

On pourrait continuer le travail avec les élèves qui poursuivent leurs études à l’Athénée par une 7ème année technique.

De manière générale, nous ne nous rendons pas toujours compte des bons gestes pour économiser l'énergie et ainsi réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Que peut-on faire ?

Lors du concours, les élèves avaient remarqué que les ordinateurs dans la classe informatique restaient souvent allumés alors qu'ils n'étaient pas utilisés. Les élèves ont donc décidé de mesurer la puissance électrique des ordinateurs à l'aide d'un wattmètre. Ils ont constaté que la puissance des ordinateurs en mode veille était de 50 watt. Quand ils ont estimé le nombre d'heures pendant lesquelles les ordinateurs restaient inutilement en mode veille, ils se sont rendu compte que par semaine cela représentait une consommation électrique importante qui pourrait être évitée. Or les utilisateurs oublient souvent d'éteindre les ordinateurs. C'est comme cela qu'est née l'idée du système d'extinction automatique des ordinateurs à l'aide de cartes étudiants.

Il y a beaucoup d'équipements électriques qui restent en veille sans que nous nous en rendions compte et qui consomment constamment de l'électricité. Je pense par exemple au four ou au micro-ondes qui affichent constamment l'heure. Il serait intéressant de créer une rubrique 'Trucs et Astuces' sur le thème de l'énergie dans laquelle nous pourrions donner des conseils concernant les bonnes habitudes à adopter pour réduire sa consommation électrique sur base de tests et de mesures de consommation électrique effectuées avec les élèves sur différents appareils comme une cafetière, une télévision, un décodeur...

Il y a aussi des aberrations dans la gestion des équipements électriques sur lesquelles il serait intéressant d'attirer l'attention. Il arrive que les utilisateurs estiment que leurs appareils ne fonctionnent plus ou fonctionnent mal et veuillent les remplacer (le frigo ou la machine à laver par exemple) alors qu'en réalité ils les utilisent mal et pourraient en changeant la manière dont ils les utilisent non seulement les garder mais économiser de l'énergie.

Pour construire l'éolienne, les élèves avaient utilisé des matériaux recyclés. Avez-vous d'autres projets sur le thème du recyclage et de la réutilisation ?

Nous récupérons, réutilisons et recyclons beaucoup d'équipements et de matériaux. Tous les ordinateurs de cette salle informatique sont issus de la récupération. Nous réparons aussi les ordinateurs à l'école.

L'Athénée Royal d'Ans contribue donc directement à l'économie circulaire !

Oui, je m'implique beaucoup dans ce domaine à l'école. Cela m'intéresse beaucoup. Je participe aussi au Repair Café au Centre Culturel de Ans.

Un mot pour conclure ?

Ca continue à l'ARA !

Roger Radoux et ses élèves seront à nouveau très actifs et créatifs cette année. De beaux projets en vue ... Plein cap vers le développement durable ... Bravo à tous pour votre dynamisme, vos idées et votre travail !

Vous aussi vous souhaitez agir pour le développement durable dans votre école ? Commencez dès aujourd'hui, c'est facile ! Découvrez comment dans notre article 'Changements climatiques et développement durable: c'est maintenant !'