The Arctic Arc - Une course contre la montre
Publié le: 11.May.2007
Alain Hubert et Dixie Dansercoer continuent leur route dans la zone peu fréquentée de l'Arctique qui sépare le Pôle Nord du Groenland. Même s'ils avancent rapidement, ils commencent à se demander si le temps suffira...
Le quotidien, pendant une expédition polaire, est en général réglé comme du papier à musique : se lever à 7 heures, cuire le petit déjeuner, ranger le camp, marcher pendant 8 à 10 heures en alternant l'homme qui marche " en tête " à intervalles réguliers, s'arrêter pour monter le camp, manger... Cependant de nombreux imprévus rendent chaque jour différent : la météo, la différence du terrain sur lequel ils évoluent, les paysages parfois féeriques, etc. Il est passionnant d'écouter Alain Hubert (en français) et Dixie Dansercoer (en anglais) raconter eux-mêmes leur quotidien dans l'interview qu'ils ont donnée, via le téléphone satellite.Comme ils le disent tous deux, ils ont pris un bon rythme et avancent à une vitesse moyenne de 13 kilomètres par jour (ou 15 kilomètres par jour si on tient compte de la dérive des glaces). C'est bien, mais est-ce que cela suffira ? En effet, il leur reste encore plus de 550 kilomètres à parcourir avant d'arriver au Groenland. A cette vitesse, ils devraient y arriver vers le début du mois de juillet, ce qui est très tard dans la saison. En effet, la banquise fond, en été... Le suspens reste complet : arriveront-ils à rejoindre le Groenland avant que la glace n'ait trop fondu ?
En outre, les conditions de marche dans cette zone mal connue de l'Arctique ne sont pas faciles et nos deux explorateurs doivent tracer leur route de manière à compenser la dérive des glaces, ce qui rallonge leur chemin. " C'est une évidence, ", explique Alain " nous sommes à une période charnière de l'expédition, car d'une part le temps presse et de l'autre, ce qui nous perturbe un peu, c'est que nous ne savons absolument rien au sujet des conditions qui nous attendent d'ici quelques jours. Il faut savoir en effet que personne jamais n'est passé par ici et qui sait si nous n'allons pas rencontrer des zones de glace quasiment infranchissables? Comment va se comporter la dérive? Depuis que nous avons quitté le pôle, nous marchons en quelque sorte de travers pour compenser l'effet de la dérive arctique. Devra-t-on continuer à progresser de cette façon ? "
Cela dit, malgré les inquiétudes qui commencent à poindre pour la suite du trajet, Alain et Dixie profitent de chaque jour avec plaisir et poésie, puisque, comme l'explique Dixie dans son interview, le simple envol d'une fine plaquette de glace dans le vent suffit à les émerveiller !