The Arctic-Arc - Après le pôle, l’inconnu
Publié le: 09.May.2007
Alain Hubert et Dixie Dansercoer entament la deuxième partie de leur aventure : la traversée d'une partie très peu fréquentée de l'Arctique, celle qui sépare le Pôle Nord du Groenland. Et même si les conditions ne s'annoncent pas faciles, nos deux explorateurs gardent un moral à toute épreuve !
Peu d'expéditions s'aventurent de " l'autre côté du pôle nord ", entre le pôle et le Groenland. C'est donc en terre " inconnue " ou " mal connue " qu'Alain et Dixie avancent désormais. Déjà, les conditions changent et deviennent plus difficiles. Quatre jours après avoir quitté le pôle, ils ont rencontré un chaos de glaces presque impossibles à franchir :
"C'était horrible", a expliqué Dixie hier au téléphone. "Evidemment il faut dire que nous sommes environ 70 kilos plus lourds à cause du ravitaillement. Mais en plus, les éboulis auxquels nous avons dû faire face étaient franchement difficiles à franchir. Bien souvent d'ailleurs, la banquise était tellement disloquée, éclatée, que nous devions, Alain ou moi, monter sur un de ces gigantesques blocs de glace afin de voir par où il valait mieux passer. Souvent aussi, on devait s'y mettre à deux pour faire passer les traîneaux. Et, lorsque quelques décimètres carrés de terrain plat se présentaient, on s'enfonçait jusqu'aux genoux dans la neige".
"Le fait de trouver un terrain à ce point disloqué aussi près du pôle est incompréhensible," a précisé Alain. "De l'autre côté du pôle, lorsque nous étions en approche, c'était la même chose. Normalement, à cette distance du pôle, la banquise est moins désordonnée, moins lézardée. Pourquoi avons-nous alors un tel terrain? Sans doute à cause d'énormes tempêtes qui se sont succédées dans cette zone il y a quelques semaines ou quelques mois. Je ne vois pas d'autres explications..." Cela étonne Alain d'autant plus que, normalement, il n'y a plus de grosses tempêtes en Arctique à cette période-ci de l'année !
Les jours suivants, Alain et Dixie ont été obligés d'abandonner les skis et de tirer leurs traîneaux à pied :"Une épaisse couche de neige s'est déposée sur la glace." explique Alain. "Cela nous oblige à ôter les skis et à marcher. Or cette épaisse couche de neige s'est durcie et forme une surface sur laquelle il est quasiment impossible de skier tant la glisse est mauvaise. [...] On marche plus que l'on ne skie. Ce qui signifie que la tension entre le traîneau et l'homme est permanente. Il n'y a pas comme de l'autre côté (du pôle Nord [ndlr]) des moments de répits lorsque le traîneau glisse sur sa lancée. Maintenant, il faut tout le temps tirer, tirer, tirer comme des bêtes...".
Bien qu'ils avancent lentement dans ces conditions difficiles (ils avancent de 8 ou 13 kilomètres seulement en un peu plus de 8 heures d'efforts chaque jour), Alain et Dixie gardent le moral et prennent même le temps qu'il faut pour prendre des mesures scientifiques pour un programme d'étude de l'Agence Spatiale Européenne.