Quel avenir pour les poissons?

poisson dans un verre à vin

poisson dans un verre à vin

© International Polar Foundation

Tout au long de son parcours, qui va de la Méditerranée au Spitzberg, l'équipage de l'Alcyon croise des bateaux de pêche de toutes tailles, de la petite barque au gros chalutier. Pour beaucoup d'entre nous, la pêche représente des après-midi ensoleillés passés tranquillement au bord d'une rivière ou d'un lac. Mais la pêche, avec ses activités dérivées, c'est surtout le métier de 200 millions de personnes à travers le monde! Et la vie de toutes ces personnes dépend de l'avenir des poissons.

En effet, les milieux marins sont souvent fragiles et les influences humaines risquent, parfois, de briser un équilibre qu'il sera bien difficile de rétablir par la suite. C'est donc une question cruciale pour beaucoup de gens : à l'heure actuelle, avec toutes les connaissances scientifiques que l'on a, peut-on prédire l'avenir des poissons ?

En 1946 déjà...

En 1946 déjà, le problème de la surexploitation des ressources marines était mentionné pour la mer du Nord lors d'une conférence internationale à Londres.

En effet, la pratique d'une pêche intensive a réellement commencé après la Deuxième Guerre mondiale, particulièrement dans l'Atlantique Nord. Par la suite, avec les progrès technologiques (sonars, fibres synthétiques, congélation à bord, etc.) la pêche ne va cesser d'augmenter. Les bateaux vont de plus en plus loin, pêchent à des profondeurs de plus en plus grandes et deviennent de plus en plus gros. L'extrême est atteint avec les "bateaux usines" à bord desquels le poisson est préparé en filet et surgelé en moins d'une heure. Ces bateaux ne rentrent quasiment jamais à terre: tout l'approvisionnement et les échanges sont faits par d'autres bateaux qui viennent les rejoindre en mer.

Un autre exemple extrême est celui des chalutiers, traînant d'immenses filets qui ratissent le fond de la mer. Ainsi, dans le Golfe de Gascogne, chaque mètre carré est "raclé" six fois par année!

Les premières conséquences

Les différentes espèces de poissons se reproduisent chacune plus ou moins rapidement. Certaines ont plus de "petits" en une fois que d'autres. Quoi qu'il en soit, si l'on pêche ces poissons plus vite qu'ils ne peuvent se reproduire, la quantité de poissons de cette espèce va diminuer. C'est le phénomène de la "surpêche".

Dès les années 70, certains poissons commencent déjà à manquer (l'anchois au Pérou, la morue en Atlantique Nord). Le phénomène s'aggrave par la suite, car la flotte de bateaux de pêche continue à devenir de plus en plus nombreuse. Dès lors les hommes politiques ont essayé de créer des lois pour gérer la pratique de la pêche.

La pêche n'est pas la seule cause

A partir des années 70, parallèlement à la mise en place de ces régulations politiques, les scientifiques ont essayé de comprendre ce qu'il se passait.
La majorité des poissons vivent à proximité des côtes, car leur nourriture se concentre dans les zones à faible profondeur. Les activités humaines sont concentrées dans les zones côtières et ont, par conséquent, de fortes répercutions sur l'environnement où vivent les poissons.

Peu à peu, trois causes principales ont été identifiées:

  • la surpêche (qui est la première cause de diminution des stocks de poisson)
  • les aménagements côtiers (qui modifient les milieux où vivent les poissons)
  • la pollution (80 % de la pollution des océans provient des continents!)

Plus de 30 ans après les premières prises de conscience, on continue de découvrir des nouveaux effets des activités humaines sur les milieux marins et donc sur la pêche:

Des "zones mortes"

Ainsi en 2004, l'ONU publiait un rapport révélant qu'il existe près de 150 zones dépourvues d'oxygène à travers les mers et les océans de la planète! Elles résultent d'un excès de nutriments dans l'eau (surtout de l'azote qui provient de fertilisants agricoles, de la pollution automobile et industrielle et de déchets). L'abondance de nutriment provoque la multiplication de minuscules organismes marins appelés phytoplancton.

Lorsque ces organismes meurent, leur décomposition absorbe une grande partie de l'oxygène présent dans l'eau de mer (on appelle cela "eutrophisation"). Les poissons fuient ces zones où ils étouffent et les animaux qui ne peuvent se déplacer assez vite, ou qui ne se déplacent pas du tout, meurent (palourdes, langoustes, huîtres, etc.).

Le nombre et la taille de ces zones sont en augmentation depuis les années 60. Certaines atteignent jusqu'à 70 000 kilomètres carrés! Les plus grandes se trouvent, entre autres, dans le Golfe du Mexique (où débouche le Mississipi), dans la mer Baltique et la mer Noire, dans des fjords scandinaves, mais également en Chine, au Japon, en Amérique Latine et en Australie...

Le rapport des Nations Unies précise que ces "zones mortes" sont une menace pour les stocks de poissons et les populations humaines qui en dépendent.

Le Golfe de Gascogne se réchauffe

Tout récemment une étude publiée par l'Ifremer (Institut Français de Recherche pour l'Exploitation de la Mer) a mis en évidence un autre phénomène dont on n'était, jusque-là, pas forcément conscient: l'eau se réchauffe!

Ils ont ainsi démontré que la température de l'eau du golfe de Gascogne s'est réchauffée, en moyenne, de 1,5 degrés en surface depuis les années 70; et de 0,8 degrés à plus de 200 m de profondeur !

Bien sûr, cela influence la présence de poissons. Mais pas forcément de manière négative. Ce sont simplement d'autres types de poissons qui deviennent plus abondants: des poissons qui préfèrent des eaux plus chaudes... et qui ne sont pas forcément comestibles, ce qui ne fait pas l'affaire des pêcheurs!

L'avenir des poissons

De nombreuses espèces sont déjà considérées comme disparues. Mais malgré ce tableau bien noir, l'avenir des espèces" rescapées " est loin d'être fixé. En fait leur avenir dépendra des actions concrètes que les hommes mettront en place pour les protéger.
Au niveau légal, des conventions et des codes de bonne conduite existent depuis plusieurs années déjà. Même si leur effet n'est pas parfait, leur application dans une majorité des pays du monde serait une grande avancée.

Des initiatives isolées voient le jour, comme celle des pays qui bordent le Rhin qui s'étaient engagés à diminuer de moitié les niveau d'azote déversés (une des origine de l'eutrophisation et des "zones mortes"), et qui ont ainsi réduite de 37 % les apports d'azote dans la Mer du Nord! Il faut encourager ces initiatives et espérer qu'elles deviendront nombreuses.

Et finalement, il faut encourager les études préliminaires aux travaux entrepris en zone côtière qui permettraient d'éviter des bêtises colossales:
une île des Caraïbes avait fait sauter une section de son récif de corail à la dynamite pour améliorer l'accès aux véliplanchistes. La modification des courants locaux qui s'ensuivit entraîna la disparition de la totalité du sable de la plage en question, ce qui compromit sérieusement l'activité touristique de l'île, mais provoqua également l'érosion de ses côtes ! Il s'ensuivit également la disparition des poissons habitués à vivre dans un milieu protégé par le récif, qui ne peuvent survivre dans une zone devenue la proie des courants et des vagues.

Ressources

International Polar Foundation

Si vous aimez ce site Internet, en voici 3 autres à consulter: PolarFoundation, SciencePoles, ExploraPoles

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