Polarstern / expédition CAML: de l’île Joinville à Larsen A
Publié le: 08.Jan.2007
Lueurs lunaires sur Larsen A - Copyright: G. Chapelle / IPF / Alfred Wegener Institut
© International Polar Foundation
Nuit du 6 au 7 janvier: fin d'une belle journée, marquée par le dernier chalut à poissons de la campagne halieutique, au nord de la Péninsule, contenant notamment quelques grandes ophiures aux bras interminables (étoiles de mer à bras grêles et mobiles). Nous pouvons enfin mettre le cap sur l'île de Joinville et les îlots qui l'entourent et nous engager dans l' "Antarctic Sound", la passe qui la sépare de la Péninsule.
Nous sommes toujours escortés de damiers du Cap, et croisons quelques petits rorquals, tout en doublant la station argentine d'Esperanza. Vers 5 heures du matin, entre icebergs et glaciers, et dans une lumière magnifique, nous laissons derrière nous les îles Rosamel, puis Paulet. Temps d'aller se coucher.
Nuit du 7 au 8 janvier: nous approchons de notre première zone d'étude, la grande baie créée par la disparition de l'ice-shelf de Larsen A, une des premières "victimes" antarctiques des changements climatiques dus aux activités humaines. La lumière est encore plus pure que la veille, entre nuances de rose et de bleu. En descendant au sud, nous avons retrouvé la banquise fragmentée. Celle-ci se densifie à vue d'oeil, et il devient parfois difficile de distinguer les épais fragments de banquise pluri-annuelle des plus petits icebergs.
Ambiance inoubliable sur la passerelle où règnent les douces intonations celtiques de Loreena McKennit. Igor, l'officier de quart d'origine russe, slalome du mieux qu'il peut avec un bateau de plus de 100m, tout en se délectant comme tout le monde du paysage. Mais vers 3 heures du matin, le bateau ricoche brièvement entre deux petits icebergs. Cette fois c'est trop, et après une seconde tentative sous la lune montante, le capitaine décide de tourner les talons, et de repartir vers la haute mer pour rejoindre notre seconde et plus importante zone de recherche : Larsen B.