Polarstern / expédition CAML: contretemps polaire…
Publié le: 10.Jan.2007
8 et 9 janvier: si les damiers nous ont quitté, nous avons retrouvé les pétrels des neiges et les manchots empereurs. Il y a moins d'icebergs, mais la banquise s'épaissit à nouveau. Et en fin d'après-midi, nous abordons un énorme floe.
La progression est lente, mais le capitaine est encore confiant. D'autant qu'un vol de reconnaissance et les cartes satellites annoncent une ouverture à 15 milles. Mais le lendemain, le Polarstern "pédale" toujours, et cette fois avec une visibilité devenue si mauvaise que les hélicoptères sont condamnés à rester à bord. La progression devient extrêmement lente.
A chaque arrêt dans la glace, le bateau fait machine arrière sur à peu près 500m, reprend son élan pour affronter la glace à une vitesse de 5 à 6 noeuds, casse la glace sur 100 à 150m (et parfois moins encore), puis se retrouve à nouveau immobile avant de recommencer. C'est la combinaison vents et courants poussant la banquise vers la Péninsule, et de l'épaisse neige recouvrant la glace qui rend la progression du Polarstern si lente. L'impatience monte chez les scientifiques qui attendent la zone de Larsen B pour entamer leur programme de recherche.
10 janvier: déception au réveil, le Polarstern est toujours bloqué, et avance toujours aussi lentement. Toute la matinée et jusqu'en début d'après-midi, les officiers de quart font appel à toute leur connaissance de la glace, et tentent d'identifier au mieux les zones les moins solides de la grande plaque qui nous enferme encore.
Et puis soudain, c'est l'embellie: le Polarstern rejoint enfin des eaux libres ! L'atmosphère tendue mais calme des derniers jours se transforme tout aussi vite. Nouvelle réunion, mais cette fois pour affiner un plan d'échantillonnage qui avait été plusieurs fois retardé. Tous les chercheurs concernés s'attellent fiévreusement à préparer les premières opérations de prélèvement. Demain nous attaquons Larsen B !