Arctic Arc - Fractures droit devant !
Publié le: 08.Jul.2007
Alain Hubert et Dixie Dansercoer sont près du but : il ne leur reste plus que 120 kilomètres à franchir avant d'atteindre la côte du Groenland. Mais les conditions deviennent toujours plus dures pour l'expédition : la banquise s'est complètement morcelée, séparant nos deux explorateurs de la côte et forçant ces derniers à modifier une nouvelle fois leur route en faisant un grand détour pour éviter cette zone impossible à franchir.
De manière presque constante, depuis le pôle, les conditions d'avancée de l'expédition se sont empirées. Ils n'ont été épargnés ni par le temps (tempêtes, jours blancs), ni par la glace (labyrinthes d'obstacles impossibles à franchir, nombre toujours grandissant de voies d'eaux libres à traverser, etc.). Pour couronner le tout, des images satellites ont montré que la banquise qui séparait l'expédition de la côte du Groenland s'était fracturée. Les deux hommes ont donc décidé de modifier leur route une nouvelle fois, comme indiqué sur cette carte.
Pourquoi donc leur traversée est-elle si dure ? Le sort s'acharne-t-il contre eux ?
Alain et Dixie sont en fait aux premières loges pour observer un phénomène anormal : en effet, une fonte aussi rapide de la banquise en Arctique n'avait jamais été observée par les satellites. La glace sur laquelle ils avancent est en train de se disloquer à grande vitesse, transformant leur progression en un vrai cauchemar : " Aujourd'hui, ça a été plus terrible que jamais. " explique Alain " Pour se faire une idée, il faut savoir que nous n'avons pas rencontré, sur nos onze heures de marche, une plaque de glace qui faisait plus d'une centaine de mètres de long! On est tombé dans une zone d'eaux libres avec des chenaux qui allaient dans tous les sens. Je ne comprends plus rien. Jamais, je n'ai vu pareille dislocation en Arctique! Cela est dû sans doute à ce qui s'est passé dans la mer de Lincoln la semaine dernière.
D'ailleurs ce qui s'est passé ici est de formation récente, on le voit clairement. Et puis, bien sûr, il y a le mauvais temps et le ciel plombé, ce qui, je le note au passage, nous empêche d'avoir des photos satellite... "
Cependant Alain et Dixie prennent plutôt bien la succession de difficultés qu'ils rencontrent : en effet, même s'ils assurent presque tous les jours que " aujourd'hui était la pire journée de l'expédition ", ils rient de la malchance qui semble les poursuivre, gardant un bon moral pour la fin de l'expédition, même si chacun a désormais des petites blessures (Alain au genoux et Dixie à la cheville).
Pendant ce temps, l'équipe qui suit l'expédition commence déjà à s'inquiéter du retour : en effet, même si Alain et Dixie atteignent le Groenland, est-ce qu'un Twin Otter arrivera à se poser sur un terrain aussi difficile pour les récupérer ? Alain est catégorique : " Ici, pas question, aucun avion ne peut atterrir... "