Alain et Dixie sont de retour en Belgique
Publié le: 21.Jul.2007
Ils ont atteint la côte du Groenland
© International Polar Foundation
Jeudi 14 juin, Alain Hubert et Dixie Dansercoer se sont installés dans leur tente sur la côte nord du Groenland. La journée de vendredi a permis aux deux hommes de se reposer quelque peu et de profiter des paysages extraordinaires qu'offrent ces régions inhabitées. Samedi 16 juin, les conditions météo ont été particulièrement clémentes tant à Resolute Bay, point de départ du Twin Otter chargé de récupérer les deux explorateurs, qu'au camp Arctic Arc. Après plus de 7 heures de vol, l'avion a atterri sur la piste balisée par Alain et Dixie. Après plusieurs mois de solitude, ils ont ainsi retrouvé leurs épouses et l'équipe vidéo. Au retour, l'équipe Arctic Arc est passée par Thule au Groenland pour effectuer des opérations administratives. Mercredi 20 juin en fin d'après-midi, Alain Hubert et Dixie Dansercoer ont été accueilli à l'aéroport de Bruxelles Zaventem par leur famille, leurs amis, les médias et leurs admirateurs.
En réussissant cette expédition, reliant la Sibérie au Groenland, Alain Hubert et Dixie Dansercoer ont effectué une traversée historique. Nous l'avons vu tout au long de cette aventure, Alain et Dixie ont réalisé un véritable exploit sportif. En effet, pour progresser dans ces conditions extrêmes, il est nécessaire d'avoir une condition physique extraordinaire et un mental d'acier. Il est difficile de se rendre compte de la dimension de l'exploit. Rappelons-le, Alain et Dixie ont, pendant 106 jours, marché sur une banquise irrégulière, 10 heures par jour en moyenne, en tirant un traîneau de plus de 100 kg et par des températures avoisinant les -40°C sur la majorité de leur traversée, sans parler des tempêtes et du blizzard quasi quotidiens.
En raison de la fonte inexorable de la banquise, il est probable que cet itinéraire ne sera plus jamais ni tenté, ni réussi. En effet, d'année en année, les leads, les fameuses voies d'eau que les deux hommes ont dû traverser des centaines de fois, se feront de plus en plus nombreux.
"Il faut savoir tout d'abord", explique Thierry Fichefet, professeur de climatologie à l'UCL (Université catholique de Louvain-la-Neuve), "qu'en Arctique, le réchauffement observé ces dernières années est deux fois plus important que partout ailleurs sur terre. En parallèle, on a observé une diminution très importante de l'étendue de la banquise arctique."
"D'autre part, les modèles climatiques mathématiques montrent que, si on continue à rejeter dans l'atmosphère du CO2 au rythme actuel, la glace de mer arctique devrait disparaître complètement durant les mois d'été, d'ici 50 à 60 ans".
"A l'heure actuelle, nous sommes quasiment certains que le réchauffement global observé au cours des dernières décennies est majoritairement dû aux activités humaines et aux émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Tout un travail d'évaluation a été effectué par le groupe d'experts du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), et ce groupe est catégorique là-dessus."
Ces propos inquiétants nous montrent qu'il est important d'agir rapidement en permettant aux jeunes d'accéder aux connaissances scientifiques concernant les régions polaires et les changements climatiques. Ensuite, il faut leur proposer de participer et de mettre en place concrètement des actions destinées à diminuer l'impact de l'Homme sur son environnement. Les projets pédagogiques initiées par Alain Hubert et l'International Polar Foundation, poursuivent ces objectifs.
